Mercredi 6 juin 2010
Isabelle n’as pas fermé l’œil de la nuit mais semble prête pour affronter le géant de la montagne Corse. Dès le début, le ton est donné, si le chemin est praticable, la montée elle, est très raide et cela ne vas faire que s’empirer, nous nous accrochons, mais sentons bien vite que le Cinto ne sera pas à notre portée. Isabelle à mal aux jambes, mal à en pleurer, moi ! J’ai des crampes à n’en plus finir…A partir de 2000 mètres d’altitude, nous ne sommes plus dans le domaine de la randonnée, cela deviens vraiment de l’alpinisme, plus question de bâton de marche, plus question de rien du tout d’ailleurs, il faut trouver sa voie car le balisage est pratiquement inexistant. Bien vite nous n’avons plus la lucidité nécessaire à ce genre d’effort, cela devient très dangereux. Nous avons été au bout de nos limites, au bout du bout du bout, la montagne nous fait signe de rester humble, et c’est finalement tout près du but, à 2650 mètres que nous devons renoncer par prudence. Il nous restait 57 mètres, non, pas des mètres métriques, mais de l’altitude, nous ne sommes pas dans les mêmes mesures…Nombreux seront ceux qui devront renoncer à ce stade-là de cette fabuleuse aventure. Les derniers mètres sont insoutenables, et n’oublions pas que si la montée est pénible, la descente l’est tout autant…
Finalement, enlevons toutes ces douleurs, tous ces efforts, car en partant très tôt, nous avons été fortement récompensés car nous avons pu observer la mygale grise, l’Aigle Royal, un couple de Gypaète barbu, tellement proche qu’aucune erreur d’identification n’est possible, superbe vol, ailes déployées profitants du moindre courant des vents. Viendrons aussi s’ajouter une harde de mouflons, une vingtaine, un vrai régal.
La descente est vertigineuse, éprouvante, par deux fois je tombe, mes jambes ne me portent plus. Finalement après plus de 10 heures d’efforts nous revenons au camping sain et sauf mais en jurant de ne plus jamais recommencer, Mais Dieu, que la montagne est belle…