Guide non touristique d’un village corse (Sarolla-Carcopino) Ch. Galibert


guide non tou (Large)

Choisir la Corse comme terrain d’investigation anthropologique pose un certains nombres de préalables méthodologiques, théoriques, éthiques. car, au fond, depuis les premiers observateurs, depuis les premiers voyageurs jusqu’aux analystes contemporains , est-on si sûr de connaître la Corse ? Ces quelques choses que l’on sait d’elle ne constituent-elles pas au fond un écran de savoirs qui épaissit le mystère ? Ne sont-elles pas comme les pièces de ce puzzle dont on aimerait qu’une fois assemblé il projette l’image attendue, celle d’une cohérence soupçonnée, désirée, rassurante ?

Et le tableau finale est-il réel ou simplement l’aboutissement du regard de l’observateur ? Un regard tout puissant, parce que bâtisseur de sens …

La question qui se pose à l’anthropologue impétrant est ici – comme ailleurs –  de nature à le renvoyer aux fondements de l’exercice même de sa discipline. Comment appréhender un positionnement vis-à-vis de cet objet tentant sans le nier ou l’exalter ? Comment respecter la distance nécessaire et suffisante sans le détruire ou l’éloigner fatalement ?

Comment voir ce qui est visible et connaître ce qui, par essence, restera invisible ?

Et si le véritable commencement consistait simplement à s’intéresser à l’anthropologie du regard anthropologique ?

Voici donc un essai où la Corse – et plus particulièrement le petit village de Sarolla-Carcopino- devient le moteur heuristique d’une anthropologie en mouvement s’intéressant à l’infini dialogue entre l’observant et l’observé, l’analyste et son objet, curieux couples à la naissance d’une épistémologie résolument non-touristique.

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