« Après avoir donné trois coups de sirène, le bateau se détache du quai.
A côté de moi, ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui pleurent, ils répondent d’un geste de la main ou avec un mouchoir à ceux de leur famille qui, sur le quai, font de même.
Ce sont des gens qui, comme ma mère et moi, quittent leur terre, leur village, leur famille, en espérant que la vie sur le continent ou dans les colonies sera autre que celle qu’ils ont connue en Corse.
Mais tout le monde a le cœur serré et c’est toujours les larmes aux yeux que beaucoup restent encore debout, le regard fixé sur leur terre qui peu à peu disparaît »